Bulletin sur le marche des féculents N°22 du 10 avril 2015

Les faits marquants de la semaine

-Igname: Ralentissement de la commercialisation de l'Igname dans le "V Baoulé" et en pays Koulango

-Manioc: Baisse des prix dans le Nord et l’Ouest grâce aux pluies. Prix stables ou en légère hausse dans le reste du pays

-Banane: La faiblesse de l'offre, les fêtes de Pâques et la présence d'acheteurs étrangers tirent les prix à la hausse

IGNAME - Vos analystes : Constance KONAN - SORO Dofaga Adama 

Carte des prix pratiqués en Côte d’Ivoire au cours de la semaine en Francs CFA/kg

(Régions vertes : prix bas ; régions rouges : prix élevé)

On observe cette semaine un ralentissement de l’activité commerciale de l'igname dans les régions du "V Baoulé" et en pays Koulango, contrairement à l’intensité observée la semaine dernière, à la faveur de la préparation des  festivités de Pâques.

La variété Krenglè, en fin de récolte, est de moins en moins disponible dans les grandes régions productrices telles que la Vallée du Bandama, le Woroba et le Zanzan. Ces régions offrent l'essentiel de la production du pays et assurent l'approvisionnement de l'ensemble des marchés déficitaires. Les marchés de San-Pédro, Gagnoa, Daloa et Dimbokro, qui en dépendent, présentent donc une baisse significative au niveau de l’offre des grossistes. Une hausse allant de 25 à 50 FCFA/kg des prix de gros du Krenglè est enregistrée sur les marchés des localités de Bouaké, San-Pedro, Yamoussoukro et Gagnoa.  A Bouaké, le prix de gros est passé de 200 FCFA/kg la semaine dernière à 250 FCFA/kg cette semaine. A Séguéla, Bondoukou et Bouna, les prix sont restés identiques à ceux de la semaine dernière avec une offre faible.

Les récoltes de Bêtê-bêtê et de Florido se poursuivent dans le Woroba, la Vallée du Bandama, le Zanzan et le Tchologo. Les stocks des agriculteurs sont assez importants. Ils pourraient satisfaire les mois à venir la demande  des régions déficitaires et les besoins des pays de l'Interland. Au niveau de l’évolution des prix de ces deux variétés, plusieurs situations sont observées. 

A Duékoué, les prix du Bêtê-bêtê et du Florido présentent une baisse de 10 FCFA/kg concernant le prix bord champ et de 40 FCFA/kg au niveau du prix de gros. Dans la zone de Kouhibly, le kilogramme bord-champ de ces deux variétés a atteint un prix particulièrement bas de 35 FCFA/kg. Les prix de gros quant à eux, s'alignent cette semaine autour de 85 FCFA/kg contre 75 à 125 FCFA/kg précédemment. Les niveaux de stocks d'Assawa sont toujours bas avec une hausse du prix de détail de 25 FCFA/kg.

A l'inverse, les commerces de Bouna, Dimbokro, Bouaké et San-Pédro enregistrent des hausses de prix de 5 à 15 FCFA/kg. Cela découle de la baisse de l'offre des commerçants due à la difficulté de revitaillement des commerces du fait de la rareté des véhicules de transport pour le vivrier. A Bouna, le Florido s'échange entre 75 et 80 FCFA/kg en gros et entre 90 et 95 FCFA/kg au détail.

Dans le Nord du pays notamment à Odienné, Korhogo et Ouangolo, l'offre des commerçants a nettement diminué mais jusqu’à présent les prix sont restés relativement stables. Le Florido et le Bêtê-bêtê s'approprient progressivement le marché des tubercules au détriment du Krenglè. La stabilité des prix est aussi observée à Abidjan avec un bon niveau des stocks.

Tendance: A court terme, approvisionnement des marchés déficitaire en Florido et Bêtê-bêtê. Baisse de l'offre de Krenglè. Les prix devraient demeurer généralement stables.

MANIOC - Vos analystes : PERRIN Audrey et ZAHUI Koudou Séverin

Carte des prix pratiqués en Côte d’Ivoire au cours de la semaine en Francs CFA/kg

(Régions vertes : Prix bas ; Régions rouges : Prix élevés)

Cette semaine s’est caractérisée par une amélioration du niveau d’approvisionnement dans les zones du Nord et de l’Ouest qui ont enregistré des pluies favorables au déterrage. Cela a entrainé une  baisse des prix, notamment du manioc doux. Les prix dans les autres régions sont stables ou en légère hausse.

Dans le Nord et le Nord-Ouest, l’offre s’est légèrement améliorée grâce aux dernières pluies, mais elle reste faible et contraste avec la forte demande des transformatrices locales ce qui  tiré les prix du manioc amer vers le haut, notamment à Odienné. A Ouangolodougou, la hausse a concerné les prix de détail du manioc doux (+27FCFA). Par contre, à Bondoukou, les prix de détail du manioc amer ont baissé de 5 à 10FCFA/kg et à Korhogo les prix de gros du manioc doux ont baissé d’entre 32 et 38FCFA/kg selon les commerçants et ceux de détail d’entre 25 et 42FCFA/kg. Les prix sont resté stables à Séguéla. Bouna n’a pas été approvisionné en manioc cette semaine.

Au Centre, l’offre de manioc a été bonne. Toutefois, les festivités de Pâques ont entraîné une baisse des activités de commercialisation alos que la demande s’est relativement accrue. Cette situation a tiré les prix de détail vers le haut. On note ainsi des hausses de 1 à 31 FCFA/kg à Dimbokro, de 2 à 4 FCFA/kg à Yamoussoukro (Manioc Amer) et de 55 FCFA/kg à Bouaké (Manioc doux).

Du Sud-Ouest au Sud-Est, l’offre a été moyenne. Les prix de gros et de détail sont stables à Abidjan. Autour de San-Pedro, on note une baisse de 25 FCFA/kg des prix bord-champ du manioc amer mais une hausse de 7 FCFA/kg pour le manioc doux. Les prix de gros et de détails du manioc doux sont en nette baisse. 

Dans le Centre-Ouest, l’offre est moyenne à Daloa, mais elle a plutôt répondu aux besoins de la demande au point que les prix de détail ont baissé aussi bien au niveau du manioc amer (baisse de 3FCFA/kg) que du manioc doux (baisse de 3 à 5FCFA/kg). Par contre à Gagnoa, la forte demande à entraîné une hausse des prix de gros et de détail du manioc doux (de 2 à 28 FCFA/kg pour le prix de gros et de 1 à 5 FCFA/kg pour les prix de détail).

A l’Ouest, la région à l’instar de celles du Nord a enregistré une bonne pluviométrie facilitant ainsi les récoltes et tirant les prix vers le bas. On enregistre une baisse généralisée au niveau de la plupart des prix (bord-champ, gros et détail). A Duékoué, les prix ont baissé à tous les niveaux à la fois pour le manioc amer et le manioc doux de l’ordre de 20  à 40 FCFA/kg. A Man, la situation est similaire en dehors des prix de gros et de détail du manioc amer qui ont légèrement augmenté de 1 FCFA/kg et 4 FCFA/kg.

Tendance :

Progressivement, les pluies s’intensifient et se font plus régulières sur toute l’étendue du territoire facilitant le deterrage du manioc. Avec la fin des fêtes de Pâques, le retour des citadins en ville et la reprise des activités champêtres on peut s’attendre à une bonne disponibilité de manioc dans les prochaines semaines et à des prix en légère baisse ou stables.

BANANE PLANTAIN - Vos analystes : PERRIN Audrey 

Carte des prix pratiqués en Côte d’Ivoire au cours de la semaine en Francs CFA/kg

(Régions vertes : Prix bas ; Régions rouges : Prix élevés)

Cette semaine encore, les prix de la banane continuent leur hausse sur l'ensemble du territoire. La faiblesse de l'offre, les fêtes de Pâques et la présence d'acheteurs maliens et burkinabés dans les zones de production, se sont conjuguées pour faire monter les prix à tous les niveaux.

Au niveau bord-champ, les prix ont encore augmenté dans le Centre-Ouest : ils se situent désormais à 25-29 FCFA/kg dans la zone de Bouaflé et Bonon, soit 100000 FCFA le chargement de KIA de 3,5t, et ils continuent leur hausse. En effet, l'offre y est devenue très faible, ce qui rend la collecte difficile, et la qualité est très mauvaise.

Dans l'Ouest et le Gôh, des acheteurs étrangers viennent s'approvisionner directement bord-champ, car ils peinent à trouver assez de produit de bonne qualité à Odienné, Bouaké et Man, où ils s'approvisionnent d'ordinaire en gros. Ils ont également passé des commandes aux grossistes de Bonon et Bouaflé. Cette situation a tiré vers le haut les prix bord-champ dans le Guémon, où ils atteignent désormais 21-32 FCFA/kg, dans le Tonkpi et dans le Gôh, avec 25-40 FCFA/kg. En effet, ces acheteurs négocient peu les prix et paient cash, contrairement aux commerçants ivoiriens, du moment qu'on leur fournit un produit de bonne qualité. De ce fait, les prix de gros ont également augmenté sur les marchés de Duekoué, Man et Gagnoa.

La faiblesse et l'irrégularité de l'approvisionnement à Abidjan ont fait monter les prix également dans la capitale : le chargement de KIA de 3,5t s'échange désormais entre 180 000 et 200 000 FCFA en ce qui concerne la banane du Centre-Ouest, soit 51-57 FCFA/kg, et la banane de l'Est (Abengourou), de meilleure qualité, jusqu'à 350 000 FCFA le chargement de 4t, soit 88 FCFA/kg (prix entrée plate-forme). Les prix de demi-gros ont également augmenté jusqu'à 150 FCFA/kg (10-12 000 FCFA le sac de 80kg de fruits), et les prix de détail jusqu'à 215 FCFA/kg.

Dans le Centre, les producteurs ont été absorbés par les fêtes de Pâques, et les commerçantes ont dû s'approvisionner au bord des routes ou sur les marchés des petites villes. Cela a tiré les prix vers le haut dans le Moronou, à Dimbokro et Yamoussoukro. 

Beaucoup de commerçantes originaires du Centre ont également pris des vacances pour rentrer au village, et cela a particulièrement ralenti les activités à San Pedro, Gagnoa et Abidjan, villes à forte densité de population baoulé. Cette situation a contribué à la hausse des prix de gros et de détail à Gagnoa et Abidjan, et au niveau du détail à San Pedro.

La tendance reste à la hausse sur l'ensemble du pays, bien qu'on puisse assister à de légères baisses au niveau du gros et du détail dans les villes précitées, avec la reprise progressive des activités après les fêtes.

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