Les faits marquants de la semaine
- Igname : Absence de Kponan sur les marchés d’Abidjan et bonne production à Tiébissou
- Manioc : Hausse de prix dans les zones de production d’anacarde ; forte baisse dans
l’Ouest et baisse générale sur le Centre et le Sud
- Banane : Baisse de prix momentanée à Abidjan, mais hausse générale sur le reste du pays
MANIOC - Vos analystes : PERRIN Audrey et ZAHUI Koudou Séverin
Carte des prix pratiqués en Côte d’Ivoire au cours de la semaine en Francs CFA/kg
(Régions vertes : Prix bas ; Régions rouges : Prix élevés)
La production et la commercialisation du manioc s’intensifient au fur et à mesure que la période des pluies s’installe progressivement.
L’offre est globalement satisfaisante sur toute l’étendue du territoire en dehors de certaines régions du Nord, notamment le Denguelé, le Zanzan et le Tchologo. Dans ces régions, l’intensification des activités de récolte de la noix de cajou, les préparations des parcelles pour les semis de l’arachide ou la difficile récolte pour cause de retard de pluie sont les raisons qui peuvent expliquer le faible approvisionnement de ces marchés.
On a ainsi pu observer des hausses des prix dans ces régions. À Bondoukou les prix bord-champ ont augmenté de 5 à 15 FCFA/kg, les prix de gros de 5 à 20 FCFA/kg et les prix de détail de 10 à 15 FCFA/kg. A Odienné le prix de détail minimum a également augmenté pour atteindre 160 FCFA/kg. Ouangolodougou a reçu un approvisionnement cette semaine, après plusieurs semaines de rupture, mais les prix y restent élevés : 110 FCFA/kg en gros et 165 FCFA/kg au détail.
À Bouaké, les prix sont également partis à la hausse du fait de la présence d’acheteurs Maliens et Burkinabés qui ont fait pression sur l’offre encore faible.
En revanche, sur la moitié Sud du pays, les prix ont fortement chuté, notamment ceux du manioc doux, ce qui traduit une forte augmentation de l’offre grâce à l’installation de la saison pluvieuse.
À Man, les prix de détail du manioc doux ont chuté de 50% (- 40 à 45 FCFA/kg), mais les prix de gros sont restés presque stables (- 3 FCFA/kg) ; tandis que les prix de gros et de détail du manioc amer ont baissé d’environ 30% (- 15-20 FCFA/kg).
À Daloa, les prix du manioc doux ont chuté d’environ 40% au niveau du gros (- 20 FCFA/kg en moyenne) et du détail (- 85 FCFA/kg en moyenne), ce qui reflète une baisse du prix bord-champ d’au moins 30% (- 8 FCFA/kg).
À San Pedro, les prix du manioc doux ont également baissé, d’environ 10% au niveau du gros (- 10 FCFA/kg) et 20-25% (- 50 FCFA/kg) au niveau du détail.
À Yamoussoukro également, les prix de gros et de détail ont baissé de l’ordre de 10% en moyenne.
En revanche, les prix de gros sont restés stables à Abidjan, malgré une baisse du prix bord-champ dans les zones d’approvisionnement (Lagunes et Sud-Comoé), tandis qu’à Gagnoa, les prix de gros et de détail ont légèrement augmenté du fait de difficultés d’approvisionnement dues à l’excès de pluie.
Au niveau national, on constate une évolution des prix à la baisse depuis la semaine dernière, aux niveaux du bord-champ, du gros et du détail.
La tendance pour les semaines à venir, reste légèrement haussière sur le Nord, et stable à baissière sur le Centre et le Sud du pays.
IGNAME - Vos analystes : Constance KONAN - SORO Dofaga Adama
Carte des prix pratiqués en Côte d’Ivoire au cours de la semaine en Francs CFA/kg
(Régions vertes : prix élevés ; régions rouges : prix bas)
Cette semaine, la région de la Vallée du Bandama assure l'approvisionnement de la majorité des centres commerciaux du pays.
Le Krenglè s'impose sur le marché Ivoirien de l'Igname et reste la seule variété de bonne qualité des commerces. Dans le Zanzan, les semis en cours de cette variété dans les zones de production, favorisent une hausse des prix. Cette semaine, le Krenglè s'échange en gros entre 200 et 250 FCFA/kg à Bondoukou contre 125 à 150 FCFA/kg la semaine dernière soit une hausse 75 à 100 FCFA/kg.
Dans le Bounkani, les grossistes ont fait place aux détaillants au profit de la commercialisation de la noix de cajou, entrainant une hausse des prix de détail de 25 FCFA/kg. Par contre à Yamoussoukro, une baisse de 50 FCFA/kg des prix de gros a été observée au cours de la semaine. Cela est dû à la bonne récolte du département de Tiébissou qui ravitaille les commerces de la ville de Yamoussoukro. Toutefois, les prix du Krenglè sont restés relativement stables dans les régions du Nord et de l'Ouest du pays où l'offre des grossistes est moyenne.
Les récoltes de Florido et de Bêtê-bêtê continuent d'arriver sur les marchés. Au cours de la semaine, les stocks des grossistes ont augmenté favorisant une baisse de prix à Abengourou, Yamoussoukro et Man. Les prix de gros sont compris entre 75 et 95 FCFA/kg alors que ceux de détails se situent dans la fourchette de 120 à 185 FCFA /kg. On enregistre même la présence du Florido sur le marché de Ouangolodougou cette semaine, provenant des départements de Kong et de Bouna. Les prix de gros et de détail dans cette région affichent respectivement 100 et 125 FCFA/kg. A Bouaké, les stocks des grossistes ont baissé du fait du rôle principal joué par ces derniers dans l'approvisionnement des régions déficitaires et de certains pays de la sous-région.
La commercialisation de l'Igname tourne encore au ralenti à San-Pedro. L'offre est satisfaisante et les prix du Florido et du Krenglè ont connu une baisse de 15 FCFA/kg. Le Krenglè s'échange entre 180 et 200 FCFA/kg en gros et autour de 250 FCFA/kg au détail.
Les cours du marché de l'Igname sont restés relativement stables dans la région des Lagunes. Cependant, l’absence de la variété Kponan (dont le prix est le plus élevé) sur les marchés d’Abidjan, a réduit cette semaine, le niveau maximum des prix de gros et de détail d’au moins 100 FCFA/kg (facilement lisible sur le graphique).
Tendance: Avec l'approche de la Fête de Pâques, les prix du Krenglè pourraient subir une légère hausse à court terme, contre une baisse des prix du Bêtê-bêtê.
BANANE PLANTAIN - Vos analystes : PERRIN Audrey et CHABI Germain
Carte des prix pratiqués en Côte d’Ivoire au cours de la semaine en Francs CFA/kg
(Régions vertes : Prix bas ; Régions rouges : Prix élevés)
Cette semaine, le prix de gros de la banane plantain à Abidjan est redescendu presque au niveau de la semaine surpassée, après la forte hausse de la semaine passée. Le KIA s’est échangé cette semaine majoritairement entre 130 000 et 150 000 FCFA, plus rarement jusqu’à 170 000 FCFA quand la qualité était au rendez-vous (c’est-à-dire 37 à 49 FCFA/kg en prix de gros entrée plate-forme). Le prix de gros sortie (prix de revente) a, quant à lui, été compris entre 71 et 100 FCFA/kg.
Pourtant, le prix bord-champ dans les zones de production est resté au même niveau que la semaine précédente, relativement élevé. Il a même augmenté légèrement à Duekoué, qui envoie des quantités croissantes vers Abidjan du fait de la diminution de l’offre dans les autres régions, pour atteindre 20 FCFA/kg (70 000 FCFA le KIA).
La baisse de prix à Abidjan s’explique donc par le relativement bon approvisionnement de la capitale cette semaine, dû sans doute aux prix élevés de la semaine passée. Les commerçants qui ont envoyé des chargements cette semaine ont donc à peine pu couvrir leurs frais, s’ils n’ont pas perdu, d’autant que la mise en service du pont bascule de Yamoussoukro a lourdement pénalisé ceux qui avaient surchargé leur véhicule. La qualité était pourtant relativement bonne compte tenu de la période.
À Gagnoa, San Pedro et Ouangolodougou, les prix ont également connu une légère baisse due certainement à la mise sur le marché des dernières bananes de la saison.
Dans les autres régions, au contraire, la hausse générale des prix bord-champ et le surcoût lié aux difficultés à collecter des quantités importantes se sont répercutés sur les prix de gros et de détail. On a ainsi pu constater une hausse de 80% en moyenne des prix de gros à Yamoussoukro, des hausses de 45 à 50% des prix de détail à Bondoukou et Korhogo, et de légères hausses à Man, Daloa, Dimbokro et Bouna.
La tendance générale est toujours à la hausse sur l’ensemble du pays. On peut s’attendre très prochainement à de nouvelles hausses des prix bord-champ dans les zones de production, et des hausses des prix de gros dans toutes les grandes villes. Les prix de détail, quant à eux, pourraient rester stables encore quelques semaines, voire baisser localement quand la maturité avancée des fruits oblige à liquider, avant de répercuter dans quelques semaines les hausses de prix.
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